Dans un contexte de croissance économique mondiale, plus de la moitié des travailleurs des pays en développement ont un emploi vulnérable – sans sécurité, avec une protection sociale faible – et plus de 800 millions de travailleurs sont des travailleurs pauvres selon l’OIT(1). Les formes de travail précaire (travail temporaire, saisonnier, intérimaire, indirect, journalier et travailleurs indépendants) progressent comme le souligne l’UITA. Ces phénomènes touchent plus fortement les groupes de travailleurs vulnérables : femmes, travailleurs migrants, peuples autochtones etc.
» Lire la suiteAvec la globalisation de l’économie, les entreprises multinationales sont passées de 7 000 dans les années 70 à plus de 80 000 en 2011. Celles-ci recourent de façon croissante à la sous-traitance. Les travailleurs permanents et plus fortement syndiqués se retrouvent à «la pointe d’une pyramide plus large reposant sur de longues chaînes de travail précaire délocalisé»(2). De nombreux rapports(3) pointent la présence de travailleurs vulnérables, précaires et pauvres dans les chaînes de valeur des multinationales ainsi que dans nombre d’entreprises dans les pays émergents et en développement, et l’exposition de ces travailleurs à des abus des droits humains au travail.
Dans ce contexte, l’OIT(4) et les syndicats appellent au renforcement du dialogue social et de la négociation collective, rappelant leur efficacité aux niveaux national, sectoriel et de l’entreprise pour réduire les inégalités. Or, seuls 7% des travailleurs mondiaux sont syndiqués. Parmi eux, les travailleurs précaires, vulnérables et pauvres dans les pays émergents et en développement le sont encore moins, pour de multiples raisons : cadres légaux nationaux peu protecteurs, insécurité de leur emploi qui les rend peu enclins à s’opposer à leurs employeurs, morcellement en de nombreux statuts non-homogènes etc.
Les modes d’organisation des travailleurs se renouvellent, ainsi que leurs modes d’action. Des groupes de travailleurs migrants et des associations de défense des droits des femmes et des peuples autochtones défendent les droits au travail de ces groupes. Les fédérations syndicales signent des accords cadres mondiaux avec de grandes entreprises multinationales. Les syndicats intègrent de nouveaux thèmes au dialogue social : environnement, changement climatique, femmes, droits des communautés… Les syndicats et fédérations syndicales s’associent à d’autres acteurs de la société civile pour faire des campagnes d’interpellation des entreprises (Rio Tinto, Éthique sur l’étiquette).
Ce portail « Respect des droits syndicaux » informe sur le respect des droits syndicaux par les entreprises dans les pays émergents et en développement et met en avant en particulier :
(1)OIT, 2015, Rapport 2014 emploi dans le monde
(2)Peter Rossman, UITA, 2013, Relever le défi du travail précaire: un agenda syndical
(3)Rapports sur le travail forcé des États-Unis, rapports des ONG, rapports de l’ONU sur les femmes, les travailleurs migrants, les peuples autochtones
(4)OIT, 2015, Labour Markets, Institutions and Inequality: Building just societies in the 21st century
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