« Dans une industrie où le danger et l’exploitation sont la règle, seuls les désespérés risquent leur vie dans les chantiers de démolition navale du Pakistan…
Le 1er novembre 2016, ses deux fils, Ghulam Hyder, âgé de 18 ans, et Alam Khan, 32 ans, travaillaient au démantèlement d’un pétrolier sur le chantier de Gadani, au Pakistan,…
Alam et son frère Ghulam vidaient avec un seau un des réservoirs du pétrolier lorsqu’ils ont été fauchés par l’explosion…
Les autorités fixent à 28 le nombre des victimes de la catastrophe de Gadani, troisième plus grand chantier de démolition navale au monde…
Des normes pratiquement inexistantes
Dans une industrie considérée comme la plus dangereuse au monde, le chantier de démolition navale de Gadani est tout ce qu’il y a de pire. Il emploie près de 12.000 travailleurs et aucun n’est enregistré. Malgré sa taille, Gadani n’a pas de logements pour les travailleurs, dont beaucoup vivent dans des cabanes bricolées de panneaux de bois récupérés sur les bateaux. Pas de toilettes ni d’installations sanitaires,…
Naseeb Gul dit que les travailleurs de la démolition de navires ne reçoivent aucune formation sur la manière de travailler, et on ne leur explique pas les procédures du démantèlement telles que la vidange de carburant ou le dégazage…
Le boom de la démolition de navires
Contrairement à la construction navale, l’industrie de la démolition navale est en plein essor et devrait être multipliée par trois dans les vingt-cinq prochaines années. Or, vu la faiblesse des cours mondiaux de l’acier, la tentation est forte pour les armateurs, les courtiers et les casseurs de passer par les chantiers les moins chers, qui utilisent de la main-d’œuvre bon marché, pour tirer le maximum de leurs navires. Ni la santé et la sécurité des travailleurs, ni la pollution de l’environnement causée par des pratiques de recyclage dangereuses ne pèsent dans la balance… »