PNUE : négociations pour un traité sur le mercure et augmentation des émissions dans les pays en développement

9 janvier 2013 - PNUE

PNUE : Des études du PNUE montrent une augmentation des émissions de mercure dans les pays en développement

« Publication de l’évaluation mondiale la plus exhaustive jamais réalisée à quelques jours de la phase finale des négociations sur la mise en place d’un traité sur le mercure-Un traité contraignant sur le mercure pourrait avoir un impact positif majeur sur la santé et l’environnement dans les pays en développement et les pays industrialisés…En raison d’une industrialisation rapide, l’Asie est désormais le principal émetteur de mercure, avec près de la moitié des rejets mondiaux. Pour la première fois, cette étude du PNUE évalue les rejets de mercure dans les rivières et les lacs. La majorité des expositions humaines au mercure sont dues à la consommation de poisson contaminé. Les milieux aquatiques sont donc un chaînon stratégique de la santé humaine. Au cours des 100 dernières années, à cause des émissions liées à l’activité humaine, la quantité de mercure présente dans les 100 premiers mètres des océans de la planète a doublé. Dans les eaux plus profondes, la concentration de mercure a augmenté de 25 %…
Avec la combustion du charbon, l’utilisation du mercure pour séparer le métal du minerai dans les activités d’orpaillage reste la principale source d’émissions à travers le monde. On estime à 727 tonnes les émissions annuelles causées par l’orpaillage, soit 35 % des émissions mondiales…La combustion du charbon est responsable de près de 475 tonnes d’émissions de mercure par an, soit environ 24 % des émissions mondiales…
Les autres sources d’émissions de mercure mises en évidence par les publications du PNUE sont notamment les suivantes :- La production de métal et de ciment, par l’intermédiaire de l’extraction et de la consommation de combustibles fossiles ;- Les soins dentaires : près de 340 tonnes de mercure sont utilisées tous les ans pour réaliser des plombages et d’autres produits dentaires, dont près de 100 tonnes risquent de se retrouver dans le circuit des déchets ;

– Les produits de grande consommation : appareils électroniques, interrupteurs, piles, ampoules basse consommation et cosmétiques (crèmes éclaircissantes pour la peau et mascara, par exemple). Le mercure contenu dans ces produits risque également de se retrouver dans le circuit des déchets ;

– La production de matières plastiques, en particulier la fabrication du polychlorure de vinyle (PVC). Le PVC fait l’objet d’une demande importante dans de nombreux pays où de grands projets de construction ont été lancés ;

– Les industries utilisant le procédé chlore-alcali (production de chlore et de soude à partir de sel) ;

– L’extraction minière primaire, bien que cette pratique soit désormais limitée à un petit nombre de pays, dont un seul (le Kirghizistan) est encore exportateur… »

 

Juliane Kippenberg, HRW, dans Le Temps (14 janvier 2013) : Dernière occasion de prendre des mesures visant à la réduction de l’empoisonnement au mercure

« À partir de dimanche, la Suisse accueillera des négociations à Genève en vue de finaliser un traité international sur le mercure…Le gouvernement suisse est l’un des principaux promoteurs du processus de traité, l’appuyant à la fois sur le plan financier et politique.

Les enjeux sont de taille. Pour que le traité sur le mercure devienne un outil puissant et efficace, il doit comporter des mesures juridiquement contraignantes destinées à réduire l’utilisation du mercure, à prévenir ses effets nocifs sur la population et à fournir des soins de santé. Malheureusement, de nombreux gouvernements – en particulier ceux du Canada, des États-Unis et de l’Union européenne – se montrent réticents à inclure dans le traité des stratégies sanitaires spécifiques en matière de prévention et de traitement. Ils font valoir que ce traité porte sur l’environnement, que des mesures dans le domaine de la santé entraîneraient des coûts de mise en œuvre du traité trop élevés, ou que ces points sont déjà suffisamment couverts… »

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