[Guinée] Les ONG font état de violences, d’intimidations, et d’un dialogue incluant peu les femmes dans le cadre des achats de terre pour la mine d’AngloGold Ashanti

31 janvier 2017 - Communities First - Communities First

« Le géant minier AngloGold Ashanti a acquis les terres pour l’extension de sa mine d’or à ciel ouvert en Guinée par violences, intimidations et d’autres comportements non éthiques, selon un rapport publié aujourd’hui par des organisations de la société civile guinéenne.

Le rapport examine les efforts s’étalant sur plusieurs années d’AngloGold et sa filiale en Guinée, la SAG, d’expulser environ mille habitants de « Area One » – zone faisant partie du village de Kintinian II dans le nord-est du pays – afin de développer une nouvelle mine à ciel ouvert. A travers des entretiens avec presque cent membres des communautés affectées, des représentants étatiques et de la société, les auteurs démontrent que la communauté a été exclue des consultations concernant l’utilisation des terres, a été brutalement réprimée lors de leurs manifestations, et a été contrainte à signer les accords de réinstallation qu’elles ne comprenaient pas et qui ne répondaient même pas aux normes internationales…

[Il] fait état d’une large gamme d’abus contre les habitants d’Area One, notamment:

Violence physique. Lorsque les négociations entre les habitants de Kintinian et la SAG concernant les termes de la réinstallation ont été rompues, le gouvernement guinéen a envoyé ses forces de défense et de sécurité, y compris les « bérets rouges », les unités d’élite de la Garde présidentielle tristement célèbres pour leur rôle dans le massacre du 28 septembre 2009, pour faire céder les terres des populations par la force…

Intimidation pour atteindre les objectifs de réinstallation. Juste après avoir supprimé les manifestations, les militaires armés ont accompagné les agents de la SAG pour effectuer le recensement des biens des habitants et les presser de signer les fiches de recensement…

Manque de transparence. AngloGold Ashanti souscrit aux normes internationales en matière de réinstallation involontaire, qui exigent des consultations avec les populations affectées concernant les plans de réinstallation et la divulgation de toutes les informations dans une langue que les populations peuvent comprendre. Toutefois, le bureau d’étude engagé par la SAG pour élaborer son plan de réinstallation n’a pas consulté les populations directement affectées de Kintinian II…

Exclusion des populations vulnérables, y compris les femmes et les enfants. Les rencontres des agents de la SAG avec les habitants de « Area One » étaient presque entièrement réalisées avec la participation des hommes adultes ; les femmes et les enfants ont été largement exclus…

Les auteurs concluent que les actions d’AngloGold Ashanti, de la SAG et des forces de défense et de sécurité guinéennes violent le droit guinéen et les normes internationales en matière de réinstallation involontaire… » .

 

Photo : site EuropeAid – Dominiek Benoot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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