Rapport 2015 : Énergie, Population, Planète – Saisir les opportunités énergétiques et climatiques de l’Afrique

5 juin 2015 - Africa Progress Panel

« …Tel est le message central d’un nouveau rapport, « Énergie, Population, Planète : Saisir les opportunités énergétiques et climatiques de l’Afrique », publié par l’Africa Progress Panel de Kofi Annan. Ce rapport appelle à multiplier par dix la production actuelle d’énergie afin de garantir à tous les Africains l’accès à l’électricité d’ici 2030. Cela réduirait la pauvreté et les inégalités, stimulerait la croissance et assurerait le leadership climatique qui fait crucialement défaut sur la scène internationale…

En Afrique subsaharienne, 621 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité, et ce nombre augmente. Mis à part l’Afrique du Sud, qui produit à elle seule la moitié de l’électricité de toute la région, l’Afrique subsaharienne utilise moins d’électricité que l’Espagne. Un Tanzanien mettrait, en moyenne, huit ans pour consommer autant d’électricité qu’un Américain en un mois. Une personne qui utilise sa bouilloire électrique deux fois par jour au Royaume-Uni consomme en un an cinq fois plus d’électricité qu’un Éthiopien au cours de la même année.

La pénurie d’énergie diminue la croissance de la région de 2 à 4 % par an, freinant les efforts destinés à créer des emplois et à réduire la pauvreté. Malgré une décennie de croissance, les écarts en production d’électricité entre l’Afrique et les autres régions s’élargissent. Le Nigeria est une superpuissance exportatrice de pétrole, cependant 95 millions de ses citoyens utilisent le bois, le charbon et la paille pour produire leur énergie.

Le rapport révèle que les ménages vivant avec moins de 2,50 dollars US par jour dépensent collectivement 10 milliards de dollars chaque année en produits énergétiques, tels que le charbon, le kérosène, les bougies et les torches. Sur une base unitaire, les ménages les plus pauvres d’Afrique dépensent environ 10 dollars/kWh pour l’éclairage, soit 20 fois plus que les ménages africains les plus riches. En comparaison, le coût national moyen de l’électricité est de 0,12 dollars/kWh aux États-Unis et de 0,15 dollars/kWh au Royaume-Uni…

Le Rapport 2015 sur les progrès en Afrique exhorte les gouvernements africains à :

  • utiliser le gaz naturel de la région pour produire de l’énergie pour les besoins domestiques ainsi que pour l’exportation, tout en mettant à profit le vaste potentiel inexploité de l’Afrique dans les énergies renouvelables ;
  • faire cesser la corruption, rendre la gouvernance des services publics plus transparente, renforcer la réglementation et augmenter les dépenses publiques en matière d’infrastructures énergétiques ;
  • rediriger les 21 milliards de dollars US dépensés en subventions pour des services publics inefficaces et pour une consommation énergétique déficitaire— qui profitent essentiellement aux riches— vers des subventions pour le raccordement au réseau électrique et des investissements dans les énergies renouvelables.

Ce rapport appelle également à un renforcement de la coopération internationale afin de combler le manque de financement dans le secteur énergétique de l’Afrique, estimé à 55 milliards de dollars par an jusqu’en 2030. Ce montant comprend 35 milliards de dollars d’investissements dans des centrales, la transmission et la distribution, et 20 milliards de dollars pour les coûts de l’accès universel à l’énergie… »

Photo : NASFAM – Site EuropeAid – Culture de l’arachide au Malawi

Nos partenaires