« Cette étude fait le point sur les éléments du débat actuel autour de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et examine le lien entre la RSE et la performance économique sur environ 8 500 entreprises françaises, incluant les PME. Au regard de ces enseignements, ce travail propose de nouvelles perspectives pour la RSE qui peuvent se décliner en six actions concrètes. Ces dernières visent à adopter une stratégie plus « territoriale », à cibler des actions d’accompagnement en priorité à destination des PME et TPE et à repenser l’évaluation des pratiques « responsables » en prenant plus en compte les spécificités des entreprises et leur environnement…
La responsabilité sociale des entreprises ou RSE s’est imposée depuis quelques années comme un sujet majeur. Elle se définit comme la manière dont les entreprises intègrent…des préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans leurs activités économiques comme dans leurs interactions avec toutes les parties prenantes, qu’elles soient internes (dirigeants, salariés, actionnaires, etc.) ou externes (fournisseurs, clients, etc.). La crise financière de 2008, avec ses conséquences économiques et sociales, a conduit de nombreux responsables associatifs et syndicaux, hommes politiques, experts et chefs d’entreprise à réclamer une mobilisation collective en faveur d’une plus forte « responsabilité sociale des entreprises », sous ces différents aspects. Ils y voient une occasion de repenser le modèle de l’entreprise du XXIe siècle et de susciter de nouvelles dynamiques de croissance durable et inclusive. La Commission européenne incite les États membres à adopter une approche résolument « stratégique » de la RSE, avec l’objectif de concilier exigence de compétitivité et responsabilité sociale.
Pour autant, à peine plus d’un quart des entreprises françaises de plus de 9 salariés déclarent s’impliquer réellement dans des démarches responsables. Elles sont même 60,4 % à déclarer ne pas connaître la notion de RSE…
À l’heure actuelle, les entreprises fournissent de gros efforts pour être – au moins paraître – responsables sur le plan environnemental et social. Ce phénomène se traduit notamment par une avalanche de rapports publiés chaque année par les entreprises : en 2005, dans les pays industrialisés1, un tiers des 100 plus grandes entreprises ont publié un rapport sur le « développement durable », contre moins d’un quart en 2002. En 2013, c’est désormais 93 % des 250 plus grandes entreprises américaines (contre 64 % en 2005) et 71 % des 100 plus grandes entreprises dans les pays industrialisés (contre 41% en 2005) qui ont communiqué sur leur responsabilité sociale et environnementale…
Ces orientations générales peuvent se décliner en pistes d’action :
Piste 1 – Créer des plateformes territoriales multi-acteurs pour accompagner les PME-TPE dans leurs démarches RSE.
Piste 2 – Renforcer les opérations de parrainage interentreprises (petites et grandes) à l’échelle régionale mais aussi à l’export.
Piste 3 – Faciliter la certification et la labellisation RSE à destination des TPE et PME.
Piste 4 – Développer un indicateur « intégré » pour accompagner les entreprises dans leurs démarches RSE et les valoriser.
Piste 5 – Utiliser les avantages du numérique pour améliorer les actions d’accompagnement auprès des PME et TPE.
Piste 6 – Lancer un programme d’évaluation de la RSE dans les PME/TPE »