« La croissance économique africaine est depuis vingt ans, régulière, homogène, forte et lisible. Mais on rendrait un très mauvais service à l’Afrique si l’on pensait que le chiffre actuel de 5% est suffisant pour relever les défis du continent. On doit accélérer les rythmes mais aussi améliorer la qualité de la croissance pour répondre aux besoins et aux nécessités sociales et environnementales.
C’est la raison d’être de la Fondation franco-africaine pour la croissance, AfricaFrance, dont les opérations commencent en février 2015. Proposée par un groupe de travail réunissant Hubert Védrine, Tidjane Thiam, Jean-Michel Severino et Hakim El Karoui, elle avait été entérinée lors du Sommet Paix et Sécurité de l’Elysée en décembre 2013, par les chefs d’Etats africains et français.
AfricaFrance rassemble des Etats, des entreprises, des collectivités locales, des associations, des établissements d’enseignement et de recherche. Ces acteurs vont travailler ensemble dans des clubs sectoriels rassemblant aussi bien des opérateurs africains que français. Pour la première fois, naît simultanément en France et en Afrique une forme d’institution qui n’est pas une administration, mais une véritable communauté, organisée à la manière d’un réseau social qui n’est pas financée par l’impôt mais par des cotisations et contributions volontaires, dont la gouvernance n’est pas politique, mais associative et privée. Il s’agit de susciter la collaboration de la société civile et de la société marchande, à l’appui des politiques publiques de développement.
Ses premiers programmes, lancés le 6 février : des programmes de formation. Ses premiers objectifs : l’emploi, les jeunes, les réseaux de femmes, l’environnement. Ses méthodes : le partenariat direct d’entreprise à entreprise, de métropole à métropole, de communauté rurale à communauté rurale, d’université à laboratoire…
L’Europe a besoin de la croissance de ce continent, de sa créativité et de son énergie humaine. Et l’Afrique a besoin de tous les alliés possibles, et donc des européens parce qu’il y a urgence. Entre les deux mondes, un atout essentiel : les diasporas.
Pour leur sécurité et leur paix intérieure, ni la France, ni l’Afrique ne peuvent différer de se mobiliser pour leur croissance partagée… »