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COMPTE-RENDU WEBINAIRE
Approche genre de l’AFD : le développement passe par les femmes

Le 27 novembre 2015 -

Date

Webinaire du 27 novembre 2015

Intervenantes

Sarah Lahmani-Saada, Division d’Appui Environnemental et Social AFD – Agence Française de Développement

Modératrice : Gloria Paraiso-Jossou, Spécialiste en Communication sociale et projets sociétaux, fondatrice du Cabinet de conseil « RS Consulting », spécialisé en Communication et Responsabilités Sociétales

Présentation

Télécharger la présentation de Sarah Lahmani-Saada

Quelques chiffres sur la condition des femmes

  • Les femmes ne possèdent que 1% des terres alors qu’elles produisent 2/3 de l’alimentation mondiale
  • 70% des 1,4 milliard de personnes vivant avec 1$ par jour sont des femmes
  • Les femmes :
    • Produisent 50% de la nourriture,
    • Et 2/3 du travail mondial…mais
    • Ne gagnent que 10% des revenus
    • N’obtiennent que 1% des crédits et
    • Ne disposent que de 1% de la propriété
  • Les femmes ont, lorsqu’elles travaillent, des revenus inférieurs de 10 à 30 % que ceux des hommes
  • Au niveau mondial, on compte seulement 24% de femmes au sein des directions et conseils d’administration des entreprises

Compte-rendu

Le 27 novembre 2015 a eu lieu le webinaire « Approche genre de l’AFD : le développement passe par les femmes » animé par Sarah Lahmani-Saada de la Division d’appui Environnemental et Social – Agence Française de Développement et la contribution de Gloria Paraiso-Jossou, Spécialiste en Communication sociale et projets sociétaux, Fondatrice du Cabinet de conseil « RS Consulting », spécialisé en Communication et Responsabilités Sociétales en tant que modératrice.

Sarah a introduit cette rencontre virtuelle par une précision des concepts genre et sexe, en insistant que les différences biologiques ne peuvent justifier les inégalités entre les femmes et les hommes.

Étant donné que le genre est un processus relationnel entre les femmes et les hommes, il peut engendrer des relations de pouvoir ce qui influence les normes sociales, les législations, les pratiques locales et l’assignation des rôles.

À l’inverse de l’approche femme, l’approche Genre permet d’analyser les causes des inégalités. La mobilisation de l’approche genre à l’AFD – « Gender mainstreaming » – est transversale et s’articule sur 4 questions clés :

  1. Qui possède les ressources ?
  2. Qui gère les ressources
  3. Qui fait le travail ?
  4. Qui bénéficie des revenus des ressources ?

L’objectif principal de cette approche est l’efficacité dans le développement et plus d’équité. En tant que bailleur de fonds, l’AFD n’a développé sa stratégie d’intégration de cette approche qu’à partir de 2014 mais l’agence s’est fixé comme objectif d’avoir 50% de ses actions de financement intégrant comme objectif le genre calculé du marqueur du Comité d’Aide au Développement (CAD) de l’OCDE sur l’égalité homme femme [1].

Afin de renforcer la place de l’approche genre dans le travail de l’agence, elle a été intégrée dans tout le cycle de projet et les chefs de projet sont invités à donner leur avis sur les enjeux du genre.

Ces enjeux se sont traduits par un ensemble d’opérations de financement visant principalement les aspects suivants :

Systèmes juridiques et les législations

Le rapport de la banque mondiale « Women, Business and the Law 2014 » [2] identifie 54 pays où les femmes sont confrontées à cinq lois discriminatoires ou plus.

L’AFD finance un projet au Maroc qui consiste à la relocalisation et au relogement de 8 000 ménages dont 7 000 sont issus des bidonvilles. L’AFD a demandé aux partenaires, dans le cadre d’appropriation du foncier, que le titre de propriété soit signé par les 2 conjoints et une attention particulière a été accordé aux femmes vulnérables cheffes de ménages.

Education et santé

2/3 des 900 millions d’illettrés sont des femmes, et le taux de scolarisation des filles est plus faible que celui des garçons – les écarts sont supérieurs à 10% dans certains pays.

A ceci s’ajoute les problématiques de mariage précoce, avec comme conséquence des problèmes d’accouchement et des risques de violences physiques ou sexuelles.

Les actions de financement de l’agence à ce niveau vise essentiellement à :

  • Améliorer l’accès à l’éducation
  • Identifier les rétentions dans le système éducatif
  • Favoriser les orientations scolaires et les opportunités de formation et d’emploi
  • Sensibiliser les acteurs à la santé sexuelle et reproductive

Le poids du care

L’intégration de femme est freinée notamment par les tâches domestiques non rémunérées auxquelles elles consacrent deux fois plus de temps que les hommes. Cette charge de travail implique des freins au développement, en particulier dans les domaines de l’éducation, l’emploi, la santé et la participation politique.

Afin de répondre à cet enjeu, l’AFD travaille sur une boite à outils comprenant :

  • L’inclusion financière, y-compris dans les projets de financements PME
  • La formalisation des services de base en prenant en compte ces activités
  • La planification des transports en prenant en compte des contraintes de femmes
  • Les services de garde d’enfant afin de favoriser le maintien de l’emploi

Economie, emploi et marché du travail

Les chiffres sont alarmants : 70% de la population vivant avec moins de 1$ par jour sont des femmes. Les femmes produisent 50% de la nourriture mondiale et réalisent les 2/3 du travail mondial mais ne gagent que 10% des revenus, n’obtiennent que 1% des crédits et ne disposent que de 1% de la propriété.

L’AFD n’a pas de pouvoir contraignant sur les parties prenantes mais elle fait des propositions et encouragent les parties à intégrer une approche genre aux projets soutenus.

Sur ce volet, l’intervention de l’AFD vise l’augmentation des revenus et des opportunités, à travers le travail sur l’accès à l’éducation, à la finance et au foncier, et via la RSE.

Participation – Leadership – Gouvernance

L’AFD cherche à valoriser le rôle de la femme dans la société et lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes dans les prises de décisions managériales et politiques, afin qu’elles passent de l’invisible au visible et jouissent, au même titre que les hommes, de décisions répondant mieux à leurs besoins et intérêts.

L’AFD, dans la conduite de ses projets, respecte les contraintes des femmes afin de les encourager à participer aux réunions. L’agence insiste sur le renforcement de la place de la femme dans les projets financés.

 

Sarah Lahmani-Saada conclut par une présentation sur l’ensemble des outils de l’AFD à disposition de genre, disponible à l’adresse : www.afd.fr/genre.

La parole par la suite est passée à Gloria, qui a restitué les principaux points traités dans le webinaire et a exposé un ensemble d’exemples relatifs à la problématique de genre dans l’éducation.

 

Ressources

[1] pour plus d’information www.oecd.org/fr/cad/

[2] http://wbl.worldbank.org/~/media/FPDKM/WBL/Documents/Reports/2014/Women-Business-and-the-Law-2014-Key-Findings.pdf

 

Photo : RSE et PED

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