« Après l’adoption d’une nouvelle recommandation de l’OIT sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle, OIT Info s’intéresse à certaines des meilleures pratiques dans le monde qui ont contribué à donner forme à cette norme internationale du travail historique…
Les 12 principes directeurs figurant dans la nouvelle norme de l’OIT se sont inspirés de ces pratiques et expériences nationales réussies et de bien d’autres.
«Les approches isolées qui ne traitent qu’une seule dimension de l’informalité ont généralement des résultats limités. Les pays qui ont réussi à lutter contre l’informalité se sont appuyés sur une approche intégrée. La recommandation a été élaborée à partir des leçons tirées de l’expérience de ces stratégies à succès; elle propose des directives stratégiques pour aider à formuler et appliquer un cadre politique intégré qui facilite la transition vers la formalité et s’assurer que le cadre est incorporé dans les stratégies nationales de développement», conclut Azita Berar Awad…
L’économie informelle en chiffres
En Amérique latine et dans les Caraïbes, la part de l’emploi informel dans les activités non-agricoles varie de 39,8 pour cent en Uruguay à 75,1 pour cent en Bolivie.
Dans de nombreux pays africains, l’emploi non-agricole informel dépasse les 50 pour cent pour atteindre des sommets en Tanzanie avec 76,2 pour cent et au Mali avec 81,8 pour cent.
Avec respectivement 9,3 et 17,8 pour cent, les pays à revenu intermédiaire d’Afrique comme Maurice et l’Afrique du Sud affichent des pourcentages beaucoup plus faibles d’emploi informel.
Pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, l’emploi informel représente aussi une proportion significative de l’emploi, variant de 30 à 70 pour cent.
L’Asie du Sud et de l’Est accueille aussi une multitude de travailleurs dans l’économie informelle, allant de 42,3 pour cent en Thaïlande à 83,6 pour cent en Inde. En Chine, l’emploi informel atteint 32,6 pour cent – une estimation calculée à partir de six villes.
Dans toutes les régions en développement, l’emploi indépendant constitue une part plus importante de l’emploi informel (non agricole) que l’emploi salarié. Il représente près d’un tiers du total de l’emploi non agricole à l’échelle mondiale.
La part des femmes dans l’emploi informel est plus élevée que celle des hommes dans la plupart des pays, et les autres populations vulnérables, comme les jeunes, les minorités ethniques, les migrants, les personnes âgées et les personnes handicapées, sont également surreprésentées dans l’économie informelle. »
104e Conférence internationale du Travail : L’OIT adopte une norme du travail historique pour lutter contre l’économie informelle
OIT, 12 juin 2015
Définition de l’Economie informelle
« Toutes les activités économiques des travailleurs et des unités économiques qui – en droit ou en pratique – ne sont pas couvertes ou insuffisamment couvertes par des dispositions formelles. Ces activités n’entrent pas dans le champ d’application de la loi, ce qui signifie que ces travailleurs et unités opèrent en marge de la loi; ou bien ils ne sont pas couverts dans la pratique, ce qui signifie que la loi ne leur est pas appliquée alors même qu’ils opèrent dans le cadre de la loi; ou bien encore la loi n’est pas respectée parce qu’elle est inadaptée, contraignante ou qu’elle impose des charges excessives. »
Photo : RSE et PED