Titre original : « Notre avenir commun se joue (aussi) dans les campagnes des pays du Sud »
«…Le développement, tel qu’il est parfois pensé, considère que l’exode rural et l’urbanisation représentent dans le fond un moindre mal… Or cette vision est doublement erronée. D’abord, parce qu’elle tient pour modèle le parcours de développement des pays de l’OCDE, alors qu’il s’est s’avéré catastrophique pour la planète. Il a en effet conduit au réchauffement climatique et à la dégradation de la biodiversité, avec entre autres une agriculture destructive…
Ensuite, penser qu’il faut continuer à aller vers la ville pourrait tout simplement être fatal. En 2017, la moitié des habitants de la planète sont citadins. On en oublierait presque que l’autre moitié de la population est bel et bien rurale […]. Or les négliger représente la meilleure recette d’un échec annoncé dans la lutte globale contre les inégalités…
Notre avenir commun ne se joue donc pas dans un schéma binaire Nord-Sud ou des villes contre les campagnes, mais dans un aménagement du territoire au sens complet du terme, avec des réseaux de villes, de bourgs et de villages articulés entre eux, les uns approvisionnant les autres…
Plusieurs exemples de projets innovants existent déjà, en République dominicaine et à Madagascar, visant à augmenter la production agricole par des techniques écologiques qui se soucient de protéger l’eau, la forêt ou de lutter contre l’érosion. Cette démarche relève de ce qu’on appelle la « transition écologique de la parcelle au paysage dans une logique de production de biens communs ». L’enjeu consiste à atteindre les 17 Objectifs du développement durable (ODD). Rien de moins. Et à lutter contre les fléaux qu’ils listent en creux – guerre, pauvreté, faim, réchauffement climatique et réduction de la biodiversité… »
Photo : site EuropeAid – Dominiek Benoot – Togo