Rapport ONG War On Want : le boom des sociétés militaires privées

« Un rapport publié la semaine dernière par l’association caritative britannique War on Want met en lumière l’essor florissant des sociétés de sécurité qui emploient des « mercenaires » et leur présence grandissante sur les zones de conflits à travers le monde. Depuis quelques années, dans le sillage de « la guerre contre le terrorisme » engagée en Irak et en Afghanistan, le nombre d’entreprises militaires privées et leurs bénéfices se sont multipliés…

…les sociétés militaires privées (SMP) ont engrangé des milliards de dollars sur différents théâtres de guerre à travers le monde…selon…un rapport de l’organisation caritative War on Want, qui dénonce une industrie florissante échappant à tout contrôle…

…selon le chercheur Walter Bruyère-Ostells. « Autant dans les années 1990 et le début des années 2000, des mercenaires prenaient part aux combats, rappelle-t-il. Aujourd’hui, on a surtout affaire à de “contractors”, des employés de SMP, qui s’occupent de formation, de logistique et de conseil pour des opérations statiques. Ils ne combattent pas. »

Selon cet historien, auteur du livre Histoire des mercenaires (de 1789 à nos jours), il est important de différencier d’une part les mercenaires des « petites sociétés, notamment sud-africaines, où des gens s’affranchissent parfois de certaines règles, avec des pratiques de barbouzes à l’ancienne » et d’autre part les contractors des « grandes entreprises occidentales qui font un effort éthique et déontologique »…

A l’heure actuelle, le seul organe de contrôle du secteur est un code de conduite international (l’ICOC) dont les compagnies signataires sont tenues de respecter les principes. Mais bien que ratifié par plusieurs pays, des organisations civiles et une centaine de sociétés militaires privées (SMP), ce code est non-contraignant et basé sur le volontariat. Par ailleurs, l’institution qui supervise l’application et le respect de ce code est largement dominée par des représentants de l’industrie.

Le directeur exécutif de War on Want estime que ce système d’autorégulation « est une réponse insuffisante à l’impunité dont bénéficient les SMP »… »

Photo : site EuropeAid

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