[Equateur] Au cœur de l’Amazonie, une communauté indigène résiste aux multinationales pétrolières

4 mai 2015 - Observatoire des multinationales - David Goodman [OpenDemocracy] - Traduction : Ritimo

« L’Amazonie est actuellement soumise à une nouvelle vague d’expansion pétrolière, qui menace la forêt et ses habitants. La communauté de Sarayaku, au sud de la région amazonienne de l’Équateur, a su résister efficacement aux compagnies pétrolières internationales et a même fini par obtenir, il y a quelques mois, les excuses publiques du gouvernement équatorien…

Elle est en tête de la Marche populaire pour le climat qui se déroule à New York ce 21 Septembre 2014…

Derrière Gualinga, 400 000 personnes défilent dans les rues, pour exiger une action mondiale contre le changement climatique. Aux côtés d’un groupe de leaders indigènes, des célébrités telles que Leonardo DiCaprio, Sting ou Mark Ruffalo se préparent à participer à une mobilisation historique. Gualinga se tient sous une bannière où l’on peut lire « Laissez le pétrole dans le sol ». Elle a voyagé à travers continents et cultures pour délivrer ce message…

En 2012, la Cour a jugé que le gouvernement équatorien aurait dû obtenir le consentement des indigènes avant d’autoriser le forage du pétrole sur le territoire de Sarayaku. Suite à des audiences organisées au Costa Rica, elle a ordonné au gouvernement de présenter des excuses à Sarayaku et de payer 1,25 million de dollars, plus les frais d’avocat.

La décision de la Cour, avait alors déclaré Mario Melo, l’avocat de Sarayaku et employé de la Fondation Pachamama, basée à Quito, « contribue de manière significative à préserver les droits des peuples autochtones. Elle établit un précédent pour le respect de la dignité qui inspirera sûrement de nombreuses autres nations et populations à travers le monde. » …

Malgré les poursuites initiées par le gouvernement équatorien du président Rafael Correa contre Chevron pour obtenir réparation, une nouvelle phase d’exploitation pétrolière a été lancée de manière agressive dans le sud de l’Équateur, exposant des milliers d’hectares. Le gouvernement a sévi contre les résistants, ordonnant récemment la fermeture du siège de la CONAIE, la Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur à Quito. Le gouvernement a tenté d’empêcher les militants équatoriens opposés au forage pétrolier d’assister au sommet climatique de l’ONU au Pérou [en décembre 2014], et a fait fermer la Fondation Pachamama, une ONG qui défend les groupes indigènes. La plupart des terres de Sarayaku ont été préservées du nouveau cycle de forages pétroliers, mais les communautés avoisinantes, y compris celle des Zápara, sont menacées… »

Photo : site EuropeAid

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