[communiqué de presse]
« Le China Labor Watch (CLW) annonce avoir recueilli des preuves supplémentaires pour conforter les affirmations selon lesquelles des enfants ainsi que des élèves de l’établissement d’enseignement professionnel de construction urbaine de Chengdu (province du Sichuan) ont été employés cette année par le sous-traitant de Samsung, HEG Technology, dans des conditions de travail abusives. Ces preuves, incluant des enregistrements d’entretiens avec les personnes directement concernées, démontrent qu’elles ont travaillé dix heures par jour, parfois sans un seul jour de repos hebdomadaire et n’ont pas perçu l’intégralité de leur salaire.
e 31 octobre dernier, un enquêteur du CLW s’est entretenu avec dix élèves de l’établissement d’enseignement professionnel de Chengdu. Cinq d’entre eux étaient âgés de moins de 16 ans et avaient été employés par HEG Electronics, un sous-traitant de Samsung en Chine. Cet établissement aurait envoyé plus de 200 élèves travailler chez HEG entre mai et août cette année, parmi lesquels plusieurs avaient moins de 16 ans.
D’après les témoignages des élèves interrogés, des représentants de HEG se seraient rendus dans leur établissement vérifier a posteriori leurs âges. Mais la direction de l’établissement d’enseignement leur aurait demandé de ne pas dire qu’ils avaient en effet travaillé chez HEG. Les élèves disent même avoir été menacés par le directeur de l’établissement, de non seulement ne pas recevoir leur salaire, mais de devoir même payer un somme égale à deux fois leur salaire s’ils révélaient qu’ils avaient travaillé chez HEG.
Pour Li Qiang, directeur du CLW, le fait que l’établissement d’enseignement professionnel de Chengdu ait ainsi tenté de tromper son sous-traitant ne doit pas servir d’excuse à Samsung : « Samsung aurait dû se rendre à l’évidence lorsque le CLW a porté à sa connaissance la liste des enfants travailleurs identifiés » explique-t-il.
Plusieurs fois épinglée pour les conditions sociales dans lesquelles sont fabriqués ses produits en Chine, Samsung a fait l’objet ces deux dernières années de pas moins de 18 enquêtes du CLW, d’une plainte en justice déposée en France pour « pratiques commerciales trompeuses » et a remporté le 18 novembre dernier le Prix Pinocchio du développement durable, qui récompense les entreprises dont les pratiques sont le plus en décalage avec leur communication. Un Appel Urgent lancé en novembre cette année a déjà été signé par plus de 21 500 personnes.
Malgré la multiplication des dénonciations et des appels à améliorer les conditions de travail dans sa chaîne d’approvisionnement et mettre fin au travail des enfants, Samsung nie la présence d’enfants sur ses lignes de production. En aout dernier, la multinationale coréenne a affirmé avoir réalisé sa propre enquête et n’avoir décelé aucun cas de travail d’enfant. Un mois plus tard, HEG a même déposé une plainte en diffamation contre le CLW en Chine. »
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Photo : RSE et PED