L’Évaluation post-conflit du PNUE trace la voie du développement durable en Côte d’Ivoire

25 septembre 2015 - PNUE

En 2010, le gouvernement ivoirien nouvellement élu a demandé au PNUE d’effectuer une évaluation environnementale post-conflit (EEPC). « Les principales conclusions du rapport sont :

  1. La déforestation, importante et continue, est causée principalement par la transformation des forêts classées en terres agricoles. La situation est grave ; si le problème n’est pas abordé dans sa totalité, il ne sera peut-être pas possible de conserver suffisamment de forêts en Côte d’Ivoire pour assurer leur durabilité écologique.
  2. Tous les parcs nationaux du pays ont été touchés par le conflit, certains plus durement que d’autres. Les parcs nationaux de la Comoé et de la Marahoué ont perdu une proportion importante de flore et de faune tandis que la flore du parc national de Taï a été peu affectée. En revanche, la population animale dans le parc national de Taï, en particulier les chimpanzés, a été gravement affectée et a diminué de moitié environ.
  3. La population de la ville d’Abidjan a doublé au cours de la période de conflit alors que l’offre de services urbains a stagné ou s’est dégradée. Cela a entraîné toute une série de problèmes environnementaux, notamment la pollution de l’eau, l’élimination inadéquate des déchets dangereux et municipaux, et la dégradation importante des terres.
  4. La lagune Ébrié, qui était déjà considérablement polluée avant le conflit, l’a encore été davantage en raison de décharge de déchets solides et liquides, et de la récupération non planifiée de terres. Des traces de métaux lourds et de pollution par les pesticides ont été trouvées dans les poissons de la lagune Ébrié ; ce problème doit être résolu de toute urgence pour mieux protéger la santé de la communauté.
  5. Le secteur minier en Côte d’Ivoire n’a pas suivi le même rythme que ses voisins, en raison principalement de l’insécurité due aux conflits. Les investissements dans les mines industrielles sont limités alors que le secteur de l’exploitation minière artisanale est en plein essor. Ce dernier connaît de graves problèmes sanitaires et sécuritaires, qui doivent être résolus.
  6. Le risque qu’un déversement d’hydrocarbures affecte la Côte d’Ivoire a augmenté considérablement au cours de la période de conflit en raison de l’exploration pétrolière accrue dans le golfe du Guinée, notamment dans les eaux ivoiriennes. Cependant, les capacités à faire face à un déversement d’hydrocarbures se sont en réalité dégradées, rendant le pays doublement vulnérable.
  7. Les responsabilités en matière de gestion environnementale de nombreux ministères et institutions en Côte d’Ivoire se recoupent. Ces différents départements ne coordonnent pas tous efficacement leur action, ce qui accroît les problèmes environnementaux auxquels est confronté le pays. »

Lire le rapport du PNUE « L’Évaluation environnementale post-conflit »

Lire le résumé.

Photo : site EuropeAid

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