[Brésil] Imerys, entreprise minière française accusée de semer la désolation en Amazonie

22 décembre 2015 - Observatoire des multinationales - Olivier Petitjean

« Imerys, une entreprise française spécialisée dans les métaux industriels, exploite des mines de kaolin en plein cœur de l’Amazonie. Ses activités y entraîneraient une pollution endémique des ressources en eau, forçant les communautés à l’exil…

Des eaux usées issues de l’extraction et de la transformation du kaolin se sont déversées dans les cours d’eau locaux, qui sont devenus tout blancs, et impropres à tout usage pour des milliers de personnes. Imerys n’a reconnu qu’une seule fuite d’eaux usées, de faible ampleur. Les riverains et les autorités judiciaires évoquent quant à eux au moins six déversements de substances toxiques, survenus entre le 6 et le 19 mai 2014. Le ministère public fédéral et de l’État du Pará ont initié des procédures contre Imerys. La justice a temporairement interdit à la firme minière française d’utiliser le bassin de décantation à risque et l’a forcée à approvisionner les résidents affectés en eau potable et en nourriture…

L’une d’eux, interrogée par RFI, déclare que « les gens ici savent que lorsqu’arrivent mai ou juin, il y a un déversement de rejets miniers dans l’eau (…). L’impact est généralisé : sur l’agriculture, la pêche. Le poisson, qui est notre plus grande richesse, est contaminé. » Selon une universitaire de l’Université fédérale du Pará, les bassins de décantation d’Imerys sont en terre, et non en ciment comme l’exige la réglementation, ce qui augmente les risques de fuites dans l’environnement…

Un groupe d’universitaires et de militants brésiliens s’est rendu dans la zone il y a quelques mois, et y a trouvé des communautés désertées par la plupart de leurs habitants, dont les sources d’eau sont contaminées par les métaux lourds, et qui se font livrer de l’eau potable en attendant de recevoir une compensation financière qui ne viendra sans doute jamais…

Un groupe d’universitaires et de militants brésiliens s’est rendu dans la zone il y a quelques mois (lire leur témoignage dans son intégralité ici en anglais), et y a trouvé des communautés désertées par la plupart de leurs habitants, dont les sources d’eau sont contaminées par les métaux lourds, et qui se font livrer de l’eau potable en attendant de recevoir une compensation financière qui ne viendra sans doute jamais… »

Photo : RSE et PED

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