« …Les banques françaises – BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE / Natixis et Crédit mutuel ont soutenu le secteur du charbon à hauteur de plus de 30 milliards d’euros entre 2005 et avril 2014 et font de la France le 4ème plus gros financeur du charbon pour cette période. Et malgré leurs engagements à lutter contre les changements climatiques, les soutiens des banques françaises au secteur du charbon ont augmenté de 218 % entre 2005 et 2013.
D’ici la COP21, les banques vont pourtant mettre en avant ce qu’elles font pour le climat : financements des énergies renouvelables, green bonds, etc. Intéressants et indispensables – bien qu’ils soulèvent des enjeux de définition de standards environnementaux et sociaux – ces outils seront insuffisants tant qu’ils ne remettent pas en cause le rôle des banques dans les énergies fossiles ni ne visent à accompagner un transfert des financements des énergies fossiles vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.
En mars 2015, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale – qui représentent 94% des soutiens des banques françaises au secteur du charbon entre 2005 et avril 2014 – se sont engagées à ne pas aider le développement de l’ensemble des projets de mines de charbon situées dans le bassin de Galilée en raison de l’ampleur de leurs impacts. Ces projets constituent la première plus grande zone de développement du charbon au monde, après la Chine, et émettraient 705 millions de tonnes de CO2 par an, soit presqu’autant que l’Allemagne – 6ème pays émetteur au monde.
Leurs engagements marquent un premier pas vers la fin de leurs soutiens au charbon et il faut désormais les forcer à s’engager avant la COP21, avant que la fenêtre d’opportunité ne se referme, à aller plus loin en annonçant qu’elles s’engagent à mettre un terme à leurs soutiens au secteur du charbon en commençant dès 2015 par l’arrêt de tout financement de projet dès lors qu’il y a utilisation du charbon.
Car comme le montrent les trois notes publiées par BankTrack et Les Amis de la Terre sur les soutiens de BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale au secteur du charbon, leurs politiques sectorielles ne suffisent pas à faire baisser ces soutiens de manière cohérente avec l’urgence climatique… »
Photo : Marc Thil – Site EuropeAid