Rapport mondial 2016 [situation des droits humains par pays]

27 janvier 2016 - Human Rights Watch

« La politique de la peur a conduit les gouvernements du monde entier à opérer un retour en arrière sur les droits humains en 2015, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui dans son Rapport mondial 2016 (version abrégée en français).

Dans son Rapport mondial 2016, dont la version anglaise de cette 26e édition comprend 659 pages, Human Rights Watch passe en revue les pratiques en matière de droits humains dans plus de 90 pays. Dans son essai introductif, le directeur exécutif Kenneth Roth explique que la propagation des attaques terroristes au-delà du Moyen-Orient ainsi que les flux massifs de réfugiés cherchant à fuir la répression et les conflits ont conduit de nombreux gouvernements à restreindre les droits humains dans un effort peu judicieux visant à protéger la sécurité de leurs pays. Dans le même temps, des gouvernements autoritaires partout dans le monde, craignant la contestation pacifique dont l’effet est souvent amplifié par les médias sociaux, ont entamé à l’encontre d’organisations indépendantes la plus intense vague de répression de ces dernières années.

« La crainte d’attentats et l’afflux massif de réfugiés incitent de nombreux gouvernements occidentaux à opérer un retour en arrière dans la protection des droits humains », a déclaré Kenneth Roth. « Ces reculs menacent les droits de tous, sans pour autant mener clairement à une meilleure protection des citoyens. »

L’afflux important de réfugiés en Europe, généré en grande partie par le conflit en Syrie, conjugué à la multiplication des attaques perpétrées à l’encontre de civils au nom du groupe extrémiste État islamique (EI, aussi connu sous le nom de Daech), a débouché sur une augmentation des discours de peur et de l’islamophobie, a expliqué Human Rights Watch. Mais en fermant leurs frontières, les gouvernements européens renouent avec de vieux schémas consistant à se soustraire à leur responsabilité envers les réfugiés, renvoyant le problème aux pays de la périphérie de l’Europe, moins bien outillés pour accueillir ou protéger les réfugiés. L’accent mis sur la menace potentielle posée par les réfugiés détourne également les gouvernements européens de la lutte contre les menaces terroristes qui ont éclos sur leur propre sol ainsi que des actions nécessaires pour éviter la marginalisation sociale de populations désabusées. »

Photo : RSE et PED

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