La Socfin s’engage dans une politique Zéro Déforestation

8 décembre 2016 - Greenpeace

« Après une première annonce en juillet dernier, la Socfin a enfin publié hier une politique qui l’engage sur le chemin du “Zéro Déforestation”. Si l’entreprise matérialise les engagements pris dans sa nouvelle politique, des dizaines de milliers d’hectares de forêts tropicales détenus par l’entreprise pourraient ainsi échapper à la destruction…

Une politique Zéro Déforestation doit permettre le respect inconditionnel des droits humains, en particulier le droit du travail et les droits fonciers coutumiers.

La politique de « gestion responsable » publiée par la Socfin* pour ses plantations de palmiers à huile et d’hévéas reprend ces éléments. Mais seule une mise en œuvre sur le terrain nous convaincra de l’engagement réel de l’entreprise.

La Socfin s’aligne sur la méthodologie HCS  pour protéger les forêts tropicales

Depuis février, Greenpeace avait publié les résultats de plusieurs investigations menées en République démocratique du Congo, à Sao Tomé-et-Principe, au Cameroun et au Liberia, démontrant que les concessions de la Socfin incluaient des forêts primaires, mais aussi des forêts secondaires stockant d’importantes quantités de carbone, rendant nécessaire l’adoption d’une politique Zéro Déforestation par la société.

On parle pour désigner ces zones de “High Carbon Stock” (HCS). Cette expression a donné son nom à une méthodologie, la méthodologie HCS, qui permet de différencier les terres dégradées, potentiellement propices à l’établissement de plantations et de cultures, des zones forestières qui nécessitent d’être absolument protégées.

Le document publié par la Socfin comporte des engagements basés sur cette méthodologie HCS, qui est en train de devenir la norme dans tout le secteur. C’est la seule à permettre de mettre le “Zéro Déforestation” en pratique dans les zones tropicales.

Cartographie et respect des droits humains : Greenpeace exhorte la Socfin à la transparence

Pour préserver ces zones HCS, il est essentiel de les cartographier : la Socfin devrait maintenant entreprendre un processus de cartographie participative de ses concessions. C’est avec les communautés locales que l’entreprise doit identifier les terres utilisées par les riverains, ainsi que les zones à conserver qui ne pourront pas être converties en plantations.

La Socfin s’est également engagée à ne pas développer ses activités tant que ces procédures ne seraient pas finalisées et publiques, et tant qu’il reste des conflits avec les communautés locales. L’entreprise fait toujours face à de nombreux conflits sociaux et doit y répondre. Greenpeace restera particulièrement vigilante sur le respect de ce moratoire... »

Photo : F. Lefebvre – Site EuropeAid

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