Les enjeux RSE doivent être associés à la stratégie de l’entreprise
Si la RSE est rentrée dans les missions des conseils, elle est encore loin d’avoir pris toute son ampleur. L’Institut français des administrateurs (IFA) vient de dévoiler ses nouvelles recommandations : «RSE et durabilité du projet d’entreprise, mission stratégique du conseil».
Pourquoi est-ce aussi stratégique ? La responsabilité sociale et environnementale permet d’appréhender la durabilité du modèle économique de la société et sa compétitivité, et constitue un vecteur de stratégie de progrès dans le temps. Le rôle des administrateurs est alors d’obtenir du management une information pertinente qui leur permet de déceler les risques et les opportunités. Avec pour objectif de se diriger vers une intégration stratégique et financière des questions RSE. «La RSE donne la bonne mesure de tous les risques et favorise l’innovation», souligne Anne-Marie Idrac, présidente du Club RSE de l’IFA. Mais «l’objectif n’est pas de faire de la compliance, rappelle Agnès Touraine, présidente de l’IFA. La RSE s’inscrit dans la stratégie de l’entreprise. Elle sera un des thèmes majeurs des assemblées générales à venir». Bonne nouvelle, «les entreprises françaises sont parmi celles qui sont le plus investies dans la RSE, sans tomber dans le piège d’une compliance excessive et bureaucratique», constate Patrick d’Humières, rapporteur du Club RSE.
Le Club RSE de l’IFA propose sept axes de bonne gouvernance. Le conseil doit prendre «la mesure exacte» des enjeux matériels de la RSE, avoir une vision claire de la stratégie de création de valeur durable, donner une impulsion au management en indiquant la priorité des enjeux, intégrer la dimension RSE dans toutes les grandes décisions (investissements, acquisitions..), s’inscrire dans la trajectoire de décarbonation prévue par les accords de Paris, valider les indicateurs RSE retenus pour la rémunération des dirigeants, et rendre en compte en assemblée générale de la stratégie de durabilité et de responsabilité de l’entreprise.
De manière plus pratique, l’IFA recommande au conseil cinq méthodes de travail. Le rôle du président est primordial. Les compétences RSE doivent faire partie des critères de recrutement des administrateurs. Les décisions doivent être prises en séance plénière. Les enjeux RSE doivent être associés aux questions stratégiques. Le conseil s’assure de la cohérence du projet d’entreprise avec la communication interne et externe.
Plus d'articles du même thème
-
Le dialogue actionnarial s'affirme comme l'un des pivots de la réputation financière des entreprises
Face à des campagnes d’activisme souvent spectaculaires, les entreprises ont tout à gagner à structurer davantage leur dialogue actionnarial avec les investisseurs institutionnels, plaide Jean-Benoît Roquette, fondateur de Balboa Conseil. Selon lui, le responsable des relations investisseurs en devient alors le véritable chef d’orchestre. -
Le relèvement des prévisions d’ABB plaît aux investisseurs
A l’issue d’un bon trimestre, le conglomérat industriel anticipe désormais une marge opérationnelle ajustée de 18% en 2024. L’action atteint un nouveau pic historique. -
À l'AG de TotalEnergies, cumul des pouvoirs et convergence des luttes
Des investisseurs veulent mettre la scission des fonctions du PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, au menu de l'assemblée générale du 24 mai. Une demande qui sert à appuyer une autre revendication, celle d'une stratégie climat ambitieuse. L'éditorial d'Alexandre Garabedian.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Selon S&P, 2023 est restée une année difficile pour les gérants actifs européens
Contenu de nos partenaires
-
Interdit d'interdire
Gaza: à l'université de Lille, le meeting de trop pour Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan?
En lice pour «le premier tour de 2027», le leader insoumis dispose d'une large audience parmi les jeunes sensibles à la cause palestinienne. Ses détracteurs l'accusent d'attiser la haine d'Israël et des juifs dans les amphis -
Papy boom
RN: la grande bascule des retraités
Conservateurs et prudents, les plus de 65 ans constituaient jusque-là le rempart le plus solide contre une arrivée de l'extrême droite au pouvoir. Mais le RN y talonne désormais Renaissance dans les intentions de vote pour les européennes -
Mission impossible
Finances publiques : Emmanuel Macron piégé par ses contradictions
Selon le Haut conseil des finances publiques, le chef de l'Etat a trop traîné pour réduire vraiment les déficits. Résultat, il se retrouve face à un mur qui va peser sur l'activité économique. Sa trajectoire budgétaire, avec une croissance optimiste, « manque donc de cohérence »